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Les citations de Voltaire

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 Voltaire




Peu de gens lisent; et parmi ceux qui lisent, il y en a beaucoup qui ne se servent que de leurs yeux.


Voltaire


Ce fut toute sa vie sa prétention d'avoir l'existence d'un écrivain gentilhomme, qui vit de son bien, s'amuse, joue la tragédie en société, s'égaie avec ses amis et se moque du monde. Bon nombre de préceptes de vie se rapportent à ce régime de gaieté auquel il dérogea souvent, mais sur lequel aussi il revient trop habituellement pour que ce ne soit pas celui qu'il préfère : Ce monde est une guerre ; celui qui rit aux dépens des autres est victorieux. — Il faut toujours s'amuser, rien n'est si sain. — Je me ruine [à bâtir], je le sais bien ; mais je m'amuse. Je joue avec la vie ; voilà la seule chose à quoi elle est bonne.
Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. Collection savoir : lettres, 1992 (ISBN 2-7056-6178-6), partie Voltaire, 20 et 27 octobre 1856. Causeries du lundi, t. XIII, p. 169

En parlant de Rousseau, Voltaire s'abandonne à toute son antipathie contre cet émule et ce puissant collaborateur, en qui il s'obstine à ne voir qu'un fou et qu'il injurie sans pitié :
Ah, monsieur! écrivait-il à M. Bordes [mars 1765], vous voyez bien que Jean-Jacques ressemble à un philosophe comme un singe ressemble à l'homme... On est revenu de ses sophismes et sa personne est en horreur à tous les honnêtes gens qui ont approfondi son caractère. Quel philosophe qu'un brouillon et qu'un délateur. Abandonnons ce malheureux à son opprobre. Les philosophes ne le comptent point parmi leurs frères [...].
Il y a un endroit qui donne tristement à réfléchir sur la faiblesse du coeur humain chez les plus grands esprits. Voltaire vient d'écrire à la duchesse de Saxe-Gotha au sujet de l'exécution du chevalier de La Barre ; il en est révolté, et avec raison ; il trouve horrible que, pour un indigne méfait et qui certes méritait (ce n'est plus lui qui parle) une correction sévère, le chevalier ait été torturé, décapité, livré aux flammes, comme on l'eût fait au douxième siècle; et tout à côté, voilà qu'il plaisante lui-même sur l'idée qu'on pourrait bien pendre Jean-Jacques Rousseau.
Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. Collection savoir : lettres, 1992 (ISBN 2-7056-6178-6), partie Voltaire, 20 et 27 octobre 1856. Causeries du lundi, t. XIII, p. 175
L'Europe me suffit, disait-il un peu impertinemment, je ne me soucie guère du tripot de Paris, attendu que ce tripot est souvent conduit par l'envie, par la cabale, par le mauvais goût et par mille petits intérêts qui s'opposent toujours à l'intérêt commun. Il croyait sincèrement à la décadence des lettres et il le dit en vingt endroits avec une amère énergie : La littérature n'est à présent qu'une espèce de brigandage. S'il y a encore quelques hommes de génie à Paris, ils sont persécutés. Les autres sont des corbeaux qui se disputent quelques plumes de cygne du siècle passé qu'ils ont volées et qu'ils ajustent comme ils peuvent à leurs queues noires.
Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. Collection savoir : lettres, 1992 (ISBN 2-7056-6178-6), partie Voltaire, 20 et 27 octobre 1856. Causeries du lundi, t. XIII, p. 180


Le poète lyrique français J.-B. Rousseau avait écrit une Ode à la postérité . Voltaire, trouvant que la valeur de l'œuvre ne justifiait nullement son titre, déclara avec esprit : « Le poème n'arrivera pas à son adresse »
(cité d'après K. Fischer).
Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient, Sigmund Freud (trad. Denis Messier), éd. Gallimard, 1988, p. 141

Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin.
La philosophie pour les nuls, Christian Godin, éd. First Éditions, 2006 (ISBN 2-87691-998-2), p. 295

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